Avec le magicien, il y a les jours avec. Ceux où il a le sourire toute la journée, où ses siestes et ses repas tombent pile au bon moment pour qu'on puisse sortir (et pour que je puisse manger tranquille), et même parfois où il joue seul pendant 20 minutes et que je peux faire autre chose.
Et puis il y a les jours sans. Ceux où le magicien est "ronchonchon" comme dit son père, ceux où il ne supporte pas que je m'éloigne de lui et hurle tout le long de ma douche (de 3 minutes), ceux où avec un seul petit pot, il réussit à en mettre partout sur lui, sur moi sur la chaise haute et sur le sol, mais qu'il refuse en hurlant d'en avaler plus que trois bouchées, ceux où il pleure comme s'il était le bébé le plus malheureux du monde parce que je ne suis pas à sa disposition pour le mettre debout, ceux où il ne dort pas même épuisé, ceux où quand on le prend dans nos bras, il nous repousse et se jette en arrière...
Ça peut être parce qu'il n'a pas bien dormi, parce qu'une dent l'embête, ou tout simplement parce que comme ça arrive à tout le monde, il s'est levé du pied gauche.
Et enfin, il y a les jours cauchemar. Les jours sans du magicien qui tombent les mêmes jours que mes jours sans. Ceux où je n'ai pas de patience, où ce qui me ferait sourire un autre jour m'exaspère et où ce qui ne ferait que m'agacer me rend folle. Où je m'énerve, je râle, et parfois même je perds le contrôle et je crie. Ces jours là, parfois, mon chéri me retrouve en larmes le soir, avec l'impression d'être la plus mauvaise mère du monde.
Ces deux derniers jours* étaient bien partis pour être des jours cauchemars. Le magicien était ronchon, j'étais crevée, tendue et pas patiente.
Alors je suis sortie avec mon bébé sous le bras en manduca et je suis allé, pour la première fois à la maison des sources.
A la maison des sources, on peut arriver quand on veut et rester aussi longtemps qu'on veut.
A la maison des sources, il y a de la place et un espace adapté pour que les petits puissent jouer sans qu'on ait à leur dire sans cesse "non, ne touche pas à ça!". Un tableau sur lequel on note le prénom des enfants présents. Une table près des fenêtres pour goûter. Un mobile avec des poissons. Une locomotive à pousser quand on commence à tenir debout. Une grande cabane en bois pour jouer. Des ballons de toutes les tailles. Des toupies colorées.
Et surtout, il y a d'autres enfants que le magicien peut regarder avec ses grands yeux. Il s'en approche, va taper sur caresser la tête des plus petits, fait des grands sourires aux bébés de son âge et regarde avec de grands yeux admiratifs les grands qui courent. Il veut jouer avec les mêmes jouets, aller aux mêmes endroits... Et je sens à quel point c'est important pour ce bébé qui passe la quasi totalité de son temps en tête à tête avec ses parents.
Il y a des personnes qui nous accueillent avec le sourire. D'autres parents qui sont dans la même situation et qui sont ravis d'échanger quelques mots.
Nous y sommes restés 2 heures. En rentrant à la maison, j'étais à nouveau détendue et disponible. Le magicien était de meilleure humeur. Et je me suis dit que j'avais vraiment de la chance d'habiter tout près de cet endroit.
* En fait, c'était la semaine dernière, et j'y suis retournée depuis avec le magicien, mais le temps d'écrire l'article, de découvrir que cet accueil était inspiré de la maison verte de Dolto, de jeter un coup d'œil sur ces maisons vertes... Je pensais vous parler des maisons vertes sur le blog des vendredis intellos, d'ailleurs, mais pas le temps aujourd'hui, la semaine prochaine j'espère !