Je n'avais pas prévu de poster sur les vendredis intellos cette semaine, puisque j'ai des fins de semaine bien chargées depuis ma reprise du travail, mais le titre de cet article, "VACCINATION du nourrisson: L’anxiété de la mère fait la douleur de l’enfant" m'a interpelé parce qu'il m'a renvoyé à une situation vécue lors de la vaccination de mon fils.
Cet article est donc également publié sur le blog des vendredis intellos :
Le titre est (comme souvent) bien plus racoleur que le contenu de l'article et que l'étude à laquelle il renvoie :
"Cette étude montre que les bébés de mères primipares ou premiers enfants expriment plus de signes d'anxiété et de douleur à la fois avant et pendant leur première vaccination que les bébés
nés de mères qui ont déjà eu d'autres enfants et qui sont, en quelque sorte rodées à la vaccination des plus petits. Les mères pourraient ainsi surestimer la douleur ressentie par leur
bébé et leur anxiété toute maternelle pourraient influer sur le ressenti de l'enfant."
Je ne rebondirai pas sur l'idée d'une anxiété "toute maternelle" qui me hérisse le poil, persuadée que les pères peuvent également emmener leurs enfants se faire vacciner et être stressés par la
douleur ressentie par leur bébé. Mais ce n'est pas le sujet.
Lors de la première vaccination de mon fils, je n'étais pas préparée à la manière dont la séance allait se dérouler, je n'étais pas sereine par rapport au choix des vaccins effectués. Mon fils a
hurlé pendant et après le vaccin et j'ai moi-même fini en larmes. Un vrai fiasco. Lors des vaccinations suivantes, j'ai pris le temps de me préparer et de préparer mon fils avant le vaccin
suivant, physiquement avec un patch EMLA, mais aussi en lui expliquant ce qui allait se passer, et pourquoi on avait décider de lui faire faire ce vaccin. J'étais cette fois là beaucoup plus
sereine. Et le vaccin s'est beaucoup mieux passé pour mon fils qui n'a quasiment pas pleuré.
Je pense cependant qu'il ne faut pas minimiser la douleur physique réelle induite par le vaccin et c'est pour ça que le titre de l'article qui sous-entend que la douleur est uniquement du à
l'anxiété de la mère m'agace profondément.
Je rappelle donc que des gestes peuvent être effectués pour réduire la sensation douloureuse du vaccin :
- solution sucrée ou allaitement dont l'efficacité contre la douleur est prouvée pour les bébés de moins de quatre mois
- les crèmes ou patch anesthésiants types EMLA, même si leur efficacité reste limité car elle soulage uniquement la douleur provoquée par la piqûre, et pas celle provoquée par l’injection
Que des actions peuvent être menées pour diminuer la sensation de peur et d'anxiété de l'enfant :
- préparer l'enfant en lui expliquant ce qui va se passer, éventuellement en utilisant un guide comme celui-ci
- faire le vaccin dans un cadre accueillant et sécurisant, en laissant le temps à l'enfant et à la famille de se préparer
- être présent pour l'enfant par le contact physique (garder l'enfant dans ses bras, lui caresser la tête, lui faire des bisous, lui tenir la main)
- le distraire, détourner son attention par des chansons, des histoires
- pour des enfants plus grands, réduire le sentiment d'impuissance en lui laissant des choix, même s'ils semblent secondaires (être couché ou assis, être dans les bras ou sur les genoux de son
parent, choisir le moyen de distraction (le jeu, la chanson, la musique...), mettre un pansement ou non)
- après le vaccin, réconforter l'enfant, le consoler et le féliciter. Cela doit venir des parents, mais aussi du médecin.
(les conseils sont en partie extraits du site de l'association Sparadrap qui a pour objectif d'aider les parents et les professionnels "à mieux préparer les enfants à un soin, un examen de santé, une visite médicale, une hospitalisation" et qui consacre un long article sur la manière de "diminuer la peur et la douleur des vaccins en PMI")
Mais "si l’étude ne prouve pas le lien direct entre l'anxiété maternelle et la détresse du
nourrisson, elle montre que ces comportements de peur sont plus prononcés lorsqu’il s’agit du premier enfant. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que la méconnaissance d'une mère du processus de
vaccination, lors de la première vaccination, peut impacter le bébé d'une certaine façon et le rendre plus vulnérable à la douleur."
Il me semble donc important que des actions soient entreprises également en direction des parents.
Il y a d'abord un travail d'information à (mieux) effectuer. Il est indispensable que les parents se sentent VRAIMENT libres de leurs choix concernant le vaccin de leur enfants. Je trouve que l'on sent encore trop souvent une pression des médecins en faveur des vaccins, à la place de l'information qu'ils sont sensés donner et de la liberté de choix que doivent avoir les parents. Etre persuadé qu'on a pris la bonne décision pour notre enfant est particulièrement utile, je pense, pour être plus serein au moment de l'acte. Je sais que personnellement, mon anxiété lors du premier vaccin était principalement due au fait que je m'étais sentie bousculée et pressée de prendre une décision trop rapidement.
Mais je pense qu'une fois la décision de la vaccination prise, il faudrait expliquer précisément comment le vaccin va être fait, comment l'enfant va être installé, combien de temps cela va durer, etc. Et aussi, EN DETAIL, quels sont les risques d'effets secondaires bénins, comment les repérer et comment les traiter. Et ça, ça me parait souvent négligé.
Je pense qu'il est aussi
important pour les parents de se sentir accompagnés. Que les médecins devraient également s'interroger sur l'anxiété des parents et leur poser directement la question. Lors des vaccinations
suivantes, avant chaque RDV, la puericultrice de la PMI m'a demandé comment moi je me sentais, si je me sentais prête, et si je désirais qu'elle m'accompagne dans le cabinet du médecin pour
l'injection et cela m'a beaucoup aidé à me sentir plus sereine (j'en profite pour faire l'éloge de la PMI que je fréquente et pour dire à quel point je me sens chanceuse d'avoir accès au
quotidien et gratuitement à ce service et aux personnes compétentes et profondément humaines qui en font partie).
Je trouve également important de garder en tête cette citation issue du site de l'association Sparadrap :
"Il est aussi parfois utile de prévenir les parents que l’agitation ou les pleurs de leur enfant ne signifie pas obligatoirement
une douleur intense, mais l’expression d’une émotion ou d’un désaccord et que c’est normal et compréhensible qu’il l’exprime (éventuellement souhaitable sous réserve que les moyens antalgiques
adaptés soient bien utilisés). "
Et vous, vous avez repéré une différence entre la première vaccination et les suivantes ? Entre les vaccinations de votre premier enfant et les vaccinations des suivants ?
Est-ce que pour vous aussi la vaccination a été un moment difficile et anxiogène (ou est-ce que je suis la seule niaise à avoir pleuré dans le cabinet du médecin) ? Avez-vous d'autres astuces pour faciliter la vaccination ?