This must be the place
de Paolo Sorrentino
avec Sean Penn
Résumé : Cheyenne est une ancienne star du rock. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il décide de poursuivre, à travers l'Amérique, la vengeance qui hantait son père en retrouvant un nazi, gardien du camp d'Auschwitz. Pour voir la bande annonce, c'est ici !
Pour apprécier ce film, il faut accepter de se mettre au rythme de son personnage principal. Un rythme lent, comme le débit de ses paroles. Un rythme fait de cassures et de décalages. Cheyenne erre, d'un pas incertain en trainant tantôt un caddie, tantôt une valise. Il rit à contre-temps. S'arrête quand tout le monde s'attend à ce qu'il bouge, et se met à bouger au moment où on ne s'y attend pas. Il est en décallage constant, que ce soit chez lui, dans son chateau aux murs trop blancs, ou dans l'univers de son père qu'il ne connait pas.
Sean Penn est extraordinaire dans ce rôle (je ne suis peut être pas très objective, je trouve toujours Sean Penn toujours extraordinaire, mais là il prouve qu'il peut donner vie à n'importe quel type de personnage). Les deux actrices (Frances Mc Dormand et Kerry Condon) sont tout à fait à la hauteur. Avec un coup de coeur particulier pour Frances Mc Dormand.
L'Amérique présentée dans ce film est tout aussi étrange. On y admire une statue de pistache géante. Une vieille dame a une oie comme animal de compagnie. La route est bloquée par une bouteille publicitaire géante...
Certains passages sont franchement drôles. Mais la mélancolie reste toujours présente. Et la noirceur affleure parfois (un chiffre tatoué sur un poignet, une tombe sur laquelle le chanteur se rend, même s'il n'y est pas la bienvenue).
Un film étrange donc, qui nous emmène dans un univers très particulier.
J'ai eu la chance d'y entrer et j'ai donc pu profiter pleinement de ce film.
